Romain DAVID : Céramiques tardives d’Égypte (IVes. av. n.è.-VIIes.), entre tradition et acculturation. L’apport des sites de Karnak et d’Ermant. Responsable scientifique du projet : DR Christophe THIERS.

Ce projet, porté par l’USR 3172-CFEETK, a débuté en mars 2013. A travers l’étude des productions de céramiques des époques ptolémaïque, romaine et byzantine de la région thébaine, la recherche se concentre sur les processus d’acculturation et les phénomènes de survivance de la culture égyptienne, alors que le pays est sous la domination grecque et romaine. Les fouilles récentes conduites à Karnak (temple de Ptah, Trésor de Chabaka, bains ptolémaïque et romain et parvis du temple d’Amon-Rê) et à Ermant, ont permis la découverte de lots céramiques autorisant de nouvelles réflexions sur les productions de la région thébaine pendant ces périodes de transition.
Le projet bénéficie du recrutement d’un post-doctorant, Romain David, financé par le LabEx pour une durée de deux ans. L’accent a été mis sur les productions d’époque ptolémaïque, première période considérée dans ce projet. L’objectif annoncé était d’élaborer une chrono-typologie, outil essentiel pour la compréhension de l’évolution des productions, et de définir un système de classification des productions commun à l’ensemble des intervenants.
Les résultats obtenus permettent de réviser les chrono-typologies établies pour l’époque ptolémaïque tout en s’attachant à mettre en lumière les phénomènes d’hellénisation et de survivance, domaines jusque-là réservés aux travaux menés dans le Delta égyptien. En outre, un système commun de classification des productions a été mis en place. Il servira de fondement pour des études futures sur du matériel comparable.
En fédérant des équipes de recherche aux approches variées (MAE, IFAO, CNRS UMR 5140 et UMR 8167), le LabEx ARCHIMEDE a créé les conditions favorables pour qu’émerge un projet transversal dont les applications relèvent autant du domaine égyptologique que de l’archéologie méditerranéenne. La contribution financière du LabEx, tant pour recruter un post-doctorant pour deux ans que pour soutenir son action, notamment l’organisation d’une table ronde et la publication de ses actes, revêt un aspect des plus essentiels dans le renouveau des études céramologiques à Karnak. L’aide à la mobilité pour favoriser la participation à des colloques a facilité un rayonnement international, et donc la rencontre de partenaires importants. Par les crédits alloués à l’organisation d’une table ronde à Karnak, le projet des céramiques tardives d’Égypte a pu accueillir des chercheurs de cinq nationalités différentes et issus de dix institutions françaises et étrangères. La collaboration avec le laboratoire de céramologie de l’IFAO au Caire s’est renforcée par le lancement d’un programme commun d’analyse physico-chimique sur des céramiques de Karnak et en partie financé par le LabEx. Enfin, un partenariat privilégié avec les chercheurs du Ministère des Antiquités égyptiennes ainsi qu’avec les inspecteurs affectés aux temples de Karnak a été mis en place.


Stéphanie PORCIER : Momies Animales Égyptiennes, Perception de la mort en Égypte ancienne, à travers l’étude des animaux sacrés (MAHES). Responsable scientifique du projet : PR Frédéric SERVAJEAN.

Le projet MAHES (Momies Animales et Humaines EgyptienneS) se propose d’appréhender le culte des animaux sacrés à travers ses pratiques funéraires et rituelles et au-delà, d’alimenter la réflexion sur la perception de la mort en Égypte ancienne, par une approche interdisciplinaire – croisée de l’égyptologie et de l’archéozoologie –, mais également pluridisciplinaire puisque, outre les thématiques émanant des Sciences Humaines, ce projet fait également appel aux ressources issues des Sciences de la Vie, de la Physique et de la Chimie Organique et Analytique. À partir de l’étude des momies animales conservées au Musée des Confluences à Lyon et des sources textuelles relatives aux animaux sacrés, le projet a pour objectif principal de documenter et comprendre le culte des animaux sacrés, à travers ses pratiques funéraires et rituelles ainsi que tout ce qui a trait à cette « industrie » funéraire. Établir le mode opératoire et caractériser les techniques de momification, de même que les rituels et les croyances associés, définir les rites accomplis au moment du deuil puis des funérailles, constituent autant de points qui seront abordés. Les résultats obtenus alimenteront notamment la réflexion sur le statut et les rôles dévolus aux différents animaux sacrés et sacralisés dans le monde des morts et par extension dans celui des vivants, le premier permettant d’appréhender le second. Enfin, le projet a pour ambition de déterminer l’origine du culte des animaux, d’en mesurer le développement réel et de comprendre les vecteurs de ce développement.
Le projet est mené dans le cadre d’un partenariat signé en septembre 2012 entre l’UMR 5140 ASM et le musée des Confluences à Lyon. Cette convention met à disposition du projet, pour étude et publication des résultats, la plus importante collection de momies animales au monde, soit plus de 2500 spécimens. Le Projet a obtenu du LabEx un financement ainsi qu’un contrat post-doc (Dr. Stéphanie Porcier). Il a débuté en mars 2013.
Le caractère novateur du projet s’exprime, tout d’abord, par son fondement interdisciplinaire. Pour la première fois, sont menées de front des études égyptologique et archéozoologique. Bien que l’animal occupe une place prépondérante dans la société égyptienne et de fait, dans les publications égyptologiques, paradoxalement aucune équipe française n’avait jusqu’à ce jour lancé de programme de recherche transdisciplinaire sur ce sujet. Pour la première fois, une équipe pluridisciplinaire réunit au sein d’un programme consacré aux momies animales, des chercheurs provenant d’univers aussi différents que les Sciences Humaines, les Sciences de la Vie, la Chimie Organique et Analytique ou encore la Physique. Enfin le projet est précurseur.
Pour la première fois au monde sont menées des analyses de momies au moyen de nouvelles technologies de pointe : analyse au faisceau Synchrotron, inédit sur momies animales et humaines ; analyse des baumes de momification ; inédit sur momies animales ; 130 datations AMS ont été lancées, ce qui est inédit sur momies animales. Les différentes analyses menées ont d’ores et déjà permis de nombreuses découvertes, notamment la mise en évidence plusieurs pratiques inédites exécutées lors de la momification et d’un nouveau composant entrant dans la fabrication des baumes de momification.
La labellisation et le financement LabEx ont joué un rôle primordial dans la faisabilité et le développement du projet. En effet, de nombreuses analyses souvent coûteuses n’auraient pas pu être sans lancées sans ce financement de départ. Une politique de développement et d’ouverture internationale a permis d’intégrer de nouveaux partenaires au projet initial qui était circonscrit au niveau national. Cette ouverture a débouché sur la mise en place de plusieurs collaborations de recherches avec des partenaires pluridisciplinaires, des conventions de collaboration de recherche, des conventions de stage et une convention d’apprentissage et a permis l’émergence de nouveaux projets communs : Projet DREAM « Database and Research on Egyptian Animal Mummies : Texts, Iconography and Bioarchaeology » ; le Projet « Babouins » : Analyse géochimique des isotopes du strontium et de l’oxygène des babouins momifiés conservés au musée des Confluences à Lyon.